La ruche
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Description de la rubrique
Notre Vice-Président Gérard est aussi un apiculteur expérimenté qui prend plaisir à nous
faire partager son intérêt et ses connaissances en la matière. Nous le remercions de nous
ouvrir ici les portes de ce monde secret des mellifères.

04 Juin 2025
L’incroyable société des abeilles : un modèle d’organisation millénaire 🐝
Difficile pour nous, humains, d’imaginer qu’un simple insecte puisse être en avance sur nous dans l’échelle de l’évolution… Et pourtant, c’est une réalité : l’abeille existe depuis plus de 100 millions d’années, alors que l’Homo sapiens n’a que 2 millions d’années au compteur.
Cette immense différence temporelle explique beaucoup de choses. Car la ruche, c’est une organisation quasiment parfaite, où l’individu n’a de sens qu’au service de la communauté. Là où l’humain valorise l’individu, l’abeille pense collectif. Une ouvrière sacrifiera sa vie sans hésiter pour préserver la colonie.
Cette immense différence temporelle explique beaucoup de choses. Car la ruche, c’est une organisation quasiment parfaite, où l’individu n’a de sens qu’au service de la communauté. Là où l’humain valorise l’individu, l’abeille pense collectif. Une ouvrière sacrifiera sa vie sans hésiter pour préserver la colonie.
Dans cette société bien huilée, pas de place pour les malades, les inactifs, les handicapés ou les profiteurs (à l’exception des mâles, tolérés temporairement pour la reproduction, puis éjectés une fois leur rôle accompli).
🔹 Une vie de labeur, du premier au dernier jour
Dès sa naissance – en sortant de sa cellule – une abeille commence à travailler. Elle passera la première moitié de sa courte vie à l’intérieur de la ruche : nettoyeuse, nourrice, productrice de cire, gardienne. Puis, ses trois dernières semaines se dérouleront dehors, en tant que butineuse. Une abeille ne dort pas à proprement parler : elle se repose par brèves séquences, parfois directement sur son lieu de travail.
Si elle rentre exténuée et incapable de continuer, elle sera impitoyablement repoussée hors de la ruche. Pas d’ambulance, pas d’hôpital, pas de répit. Seul compte le rendement.
🔹 Une reine, une mission
Une seule reine règne sur la colonie. Son unique fonction : pondre jusqu’à 2 000 œufs par jour. Lorsque la fatigue s’installe, elle anticipe la relève en pondant dans plusieurs cellules dites “royales”, choisies pour accueillir de futures reines. Ces cellules, nourries exclusivement de gelée royale, permettront l’émergence de prétendantes au trône. À la naissance, la première reine éclot et n’a qu’un but : éliminer les autres en piquant les cellules encore fermées. Si une autre reine éclot au même moment, un combat de reines décidera de l’unique survivante. Pendant ce temps, l’ancienne reine, accompagnée de la moitié de la colonie, s’en va former un nouvel essaim. Si le temps est défavorable, une cohabitation temporaire peut avoir lieu, comme un dernier remerciement envers celle qui a tout donné.

🔹 Le grand départ : l’essaimage
Avant de quitter la ruche, les abeilles se gorgent de miel, leur assurant 3 à 4 jours d’autonomie. Repues, elles sont plus calmes, ce qui permet à l’apiculteur de les capturer pour créer une nouvelle colonie.
🔹 Le vol nuptial : un ballet aérien unique
La jeune reine quitte ensuite la ruche pour une unique sortie : son vol nuptial. Loin de la ruche pour éviter la consanguinité, elle s’accouple en plein vol avec jusqu’à une dizaine de mâles, dans un “lieu de concentration de bourdons”. Les mâles périssent juste après l’accouplement : leur endophallus est arraché, et leur blessure est fatale (l’hémolymphe ne coagule pas, contrairement au sang humain). La reine stocke leur semence dans sa spermathèque, ce qui lui permettra de pondre pendant 4 à 5 ans.
🔹 Un pouvoir surprenant : choisir le sexe
Grâce à la parthénogenèse, elle choisit le sexe de chaque œuf : • œuf fécondé → ouvrière • œuf non fécondé → mâle (faux bourdon)
🔹 Quand la ruche devient orpheline…
Si une ruche perd sa reine et qu’aucune larve de moins de 3 jours n’est disponible pour en produire une nouvelle, la colonie devient bourdonneuse : les ouvrières se mettent à pondre, mais ne produisent que des mâles. Ces derniers consomment sans rapporter, condamnant la colonie à la famine et à l’extinction.


Abeille cirière mettant en fonction ses glandes productrices de petites tuiles de cire. Blanche au départ, elles prendrons la couleur jaune au contact de l’air et de la lumière.

Œufs de reine.
L’œuf est pondu verticalement au fond de la cellule puis prenant du poids, il penche au second jour pour être totalement couché au troisième. Il devient ensuite larve puis nymphe, puis imago insecte parfait.
La reine a une gestation de 16 jours, l’abeille 21 et le mâle 24.
L’œuf est pondu verticalement au fond de la cellule puis prenant du poids, il penche au second jour pour être totalement couché au troisième. Il devient ensuite larve puis nymphe, puis imago insecte parfait.
La reine a une gestation de 16 jours, l’abeille 21 et le mâle 24.
09 Mai 2025
Le saviez-vous ? L’abeille, si petite soit-elle, est un trésor de la nature.
Quand on parle d’abeille, on pense souvent à sa capacité impressionnante de stocker de la nourriture… et aussi à son dard redouté. Pourtant, cet insecte n’est pas naturellement agressif. Lorsqu’elle pique, c’est en dernier recours, car elle y laisse la vie.
Quand on parle d’abeille, on pense souvent à sa capacité impressionnante de stocker de la nourriture… et aussi à son dard redouté. Pourtant, cet insecte n’est pas naturellement agressif. Lorsqu’elle pique, c’est en dernier recours, car elle y laisse la vie.

Au début de son existence, l’abeille reste dans la ruche pour s’occuper des tâches ménagères : nettoyage, nourrissage des larves et de la reine, construction et stockage. À partir de son 20e jour, elle commence à sortir, d’abord comme gardienne ou ventileuse, puis termine sa courte vie comme butineuse. À ce stade, sa carapace est solide, son dard prêt à défendre la colonie.
La gardienne est chargée de protéger l’entrée de la ruche et les butineuses qui reviennent chargées de nectar. Loin de sa ruche, une abeille ne pique que si elle se sent piégée. Si cela arrive, son dard s’enfonce comme un harpon, libérant une phéromone d’alerte. Cette odeur attire ses congénères : c’est pourquoi il est important de rester calme, éviter de gesticuler ou de courir.
La gardienne est chargée de protéger l’entrée de la ruche et les butineuses qui reviennent chargées de nectar. Loin de sa ruche, une abeille ne pique que si elle se sent piégée. Si cela arrive, son dard s’enfonce comme un harpon, libérant une phéromone d’alerte. Cette odeur attire ses congénères : c’est pourquoi il est important de rester calme, éviter de gesticuler ou de courir.

Les apiculteurs connaissent bien ces comportements. Ils portent des vêtements clairs, évitent les parfums, et utilisent l’enfumoir pour masquer les phéromones et calmer les abeilles.
Si vous êtes piqué, retirez rapidement le dard en grattant doucement la poche de venin sans la presser. La chaleur (comme celle d’une cigarette ou de l’enfumoir) peut aider à neutraliser le venin, qui est thermosensible. Sinon, appliquez du froid ou du vinaigre.

Heureusement, la piqûre d’abeille est rarement dangereuse (sauf allergie) : il faudrait environ 10 piqûres par kilo pour atteindre une dose létale. Et en bonus, la piqûre a des vertus médicinales ! L’apitoxine, le venin d’abeille, est un puissant anti-inflammatoire qui peut soulager arthrite, rhumatismes, tendinites, névralgies et même certains symptômes de la sclérose en plaques.
Alors, respectons cette travailleuse infatigable, véritable pharmacie volante, qui fait tant pour notre santé… souvent sans que nous le sachions !

11 Avril 2025
➡️ Apiculture en Isan : entre patience, tradition et défis tropicaux
Dans les plaines arides du nord-est de la Thaïlande, l’Isan, l’apiculture est plus qu’un savoir-faire : c’est un pari sur la nature, le climat… et la patience. En ce mois d’avril, alors que la saison des pluies se fait attendre, les ruches survivent au ralenti, nourries à la main, suspendues à la promesse d’un renouveau végétal.
La mousson, espoir liquide
La date est connue : le 13 avril, jour du Pi Mai, le Nouvel An thaïlandais, sonne traditionnellement l'arrivée des premières averses. Aussi appelée "fête de l'eau", cette période est espérée par tous - humains comme abeilles - pour la renaissance de la flore. En attendant, le nourrissage hebdomadaire au sirop de sucre est vital. La reine, consciente du manque de ressources, réduit sa cadence de ponte. De 2500 œufs par jour en période faste, elle tombe à moins de 1000. Résultat : les colonies régressent, passant de 80 000 abeilles espérées à moins de 20 000 — seuil critique qui rend toute récolte impossible.

Bac à nourrissage et barrette anti varroa.
Des pratiques locales très différentes
Contrairement aux méthodes européennes que j’ai longtemps pratiquées, ici, pas de hausse — cette extension qui permet de récolter un miel pur, sans larves ni sirop stocké. En Europe, une grille sélective interdit l’accès de cette zone à la reine et aux faux-bourdons. La récolte y est strictement encadrée, et les contrôles rigoureux. En Isan, la récolte se fait directement dans le corps de ruche. On y trouve donc du miel, certes, mais aussi des larves, du nectar et parfois du sirop issu du nourrissage. Aucun contrôle ne vient distinguer le véritable miel de préparations industrielles. Sur les marchés, les bouteilles étiquetées “MIEL” contiennent souvent du sirop de glucose parfumé, vendu autour de 150 bahts le kilo (environ 4 €).

Photo de gauche, la reine est bien là, trouvez-la !

Une réalité peu favorable à l’apiculture
Cette situation met en lumière un fait étonnant : je ne connais aucun apiculteur installé durablement dans cette région de Thaïlande. Et pour cause : la densité florale y est très faible. Une abeille visite environ 6000 fleurs par jour. Multipliez cela par 80 000 individus et vous obtenez un besoin de plusieurs millions de fleurs quotidiennes pour faire vivre une colonie. La pollinisation dépend aussi de la morphologie des insectes. Certains (guêpes, bourdons, papillons…) ont des appareils buccaux différents et se tournent vers d’autres espèces florales que l’abeille domestique. De plus, des fleurs ornementales très présentes ici — comme les roses ou les bougainvilliers — n’offrent aucun nectar utile. Quant aux rizières omniprésentes, elles ne constituent aucun apport pour les abeilles.
Cette situation met en lumière un fait étonnant : je ne connais aucun apiculteur installé durablement dans cette région de Thaïlande. Et pour cause : la densité florale y est très faible. Une abeille visite environ 6000 fleurs par jour. Multipliez cela par 80 000 individus et vous obtenez un besoin de plusieurs millions de fleurs quotidiennes pour faire vivre une colonie. La pollinisation dépend aussi de la morphologie des insectes. Certains (guêpes, bourdons, papillons…) ont des appareils buccaux différents et se tournent vers d’autres espèces florales que l’abeille domestique. De plus, des fleurs ornementales très présentes ici — comme les roses ou les bougainvilliers — n’offrent aucun nectar utile. Quant aux rizières omniprésentes, elles ne constituent aucun apport pour les abeilles.

Les outils indispensables de l’apiculteur ENFUMOIR et LÈVE CADRES.
Conclusion :
Un terrain d’observation, pas encore de production Malgré les contraintes, cette expérience reste précieuse. Elle met en lumière les liens entre écologie, pratiques agricoles, culture locale et biodiversité. Peut-être, avec l’arrivée imminente de la mousson, le paysage se transformera-t-il en un paradis pour les butineuses. En attendant, il faut composer avec les réalités du climat… et l’humilité que tout apiculteur apprend un jour ou l’autre.
Affaire à suivre…
24 Mars 2025
Notre apiculteur chevronné tente une expérience en Thaïlande dans sa région l’ISAN.
À savoir : "Peut-on pratiquer cette activité dans cet endroit ?".
À savoir : "Peut-on pratiquer cette activité dans cet endroit ?".
Après l'acquisition en novembre de 4 colonies achetées à PHETCHABUN chez des amis professionnels (PY et TOP), force est de constater, pour le moment, que ce sera difficile voire impossible de pratiquer une apiculture intensive visant à une production de miel.
Établi depuis plusieurs années, je ne connais aucun apiculteur dans ma région. Ici, c'est essentiellement la culture de riz, de manioc, de cannes à sucre, sur des superficies extraordinaires. Plantations qui ne génèrent aucune nourriture pour l'abeille.
C'est, je pense, pour cette raison principale qu'aucun spécialiste n'a établi un rucher.
L'abeille utilisée est une LIGUSTICA (dite Italienne Apis Mellifera Ligustica). Très douce, calme, travailleuse, à condition d'avoir de "l'emploi". Pas de différence avec ce que je connais, mais domaine matériel et pratique dissemblables.

L’abeille jaune italienne (Apis Mellifera Ligustica)
Il est essentiel de réaliser que la priorité ici, pour les exploitants Thaïlandais, n'est pas la production optimale mais le gain rapide, avec un impératif besoin d'obtenir des subsides pour vivre.
Il est également important de reconnaître que nous sommes en Asie et que les contraintes ne sont pas les mêmes (règles administratives quasiment inexistantes, contrôles sanitaires aux abonnés absents, quid des saisons).
Voilà planté le décor. Depuis 5 mois, donc je nourris car les essaims sont livrés sur 5 cadres dans un corps de ruche aux dimensions thaïlandaises, pouvant, comme ailleurs, contenir 10 cadres mais sans partition, créant un volume vide à chauffer (35° en permanence dans une ruche). De plus, un toit laissant un espace de 10 centimètres au-dessus des têtes de cadres rajoute encore du volume vide….
Nourriture au sirop de sucre (eau et sucre mélangés 50/50) et à la pâte protéinée substitut de pollen (eau, pollen écrasé, farine spéciale, sucre glace). Malgré ce traitement, les ruches restent faibles, très peu d'activité.
Sur le premier spot, perte d'une reine certainement durant le transport de 350 kilomètres. Vu la faiblesse de cette colonie, je décide de m'en servir pour renforcer sa voisine dans le même état.
La semaine suivante, nouvelle visite de nourrissage. La population a encore régressé, la ponte se raréfie.
Dans le même temps, chez mes fournisseurs PY et TOP à PHETCHABUN, situés bien plus au Nord, où on cultive des fruitiers, entre autres, les colonies sont prêtes pour la miellée et la transhumance.
De toute évidence, les emplacements ne satisfont pas de la même manière les colonies.
On va continuer le nourrissage jusqu'à la saison des pluies pour évaluer la progression car : qui dit pluie, chaleur dit floraison.
À suivre donc cette tentative en ISAN dans le prochain épisode.

Constructions sauvages dans un toit de ruche thaïlandaise. Les circonvolutions sont faites pour le passage de l’air, permettant une ventilation nécessaire au séchage du nectar.

Exposition éclairée d’une pyramide de bocaux reflétant les différences de couleur, texture, certainement de goût et de différence géographique.
Reconnaissance du "vrai" miel….
- Une petite quantité de miel VRAI ne se diluera pas lorsqu’elle tombe dans un verre d’eau froide, elle formera comme un petit sac. Au contraire un miel frelaté chargé en sucre fondra au contact du liquide.
- Le miel VRAI recueilli dans un torchon laissera des traces après nettoyage à cause de la présence de pollen dans son contenu. Le miel frelaté, lui, ne laissera aucune trace.
10 Mars 2025
Aujourd'hui Gérard nous propose un autre éclairage sur le quotidien de ces insectes.
Cette photo a capté mon attention, attirée par la vie des Hyménoptères qui continue de m’interpeller. Sûr, que le créateur de GOLDORAK s’est inspiré de ces insectes pour créer son personnage.
Je ne suis pas isolé et, loin s’en faut, à m’intéresser à ce captivant petit être âgé de plusieurs millions d’années, arrivé au stade évolutif de la quasi perfection dans tous les domaines.
Le bourdon représenté de dos, ailes déployées !! défie les lois de la physique.

En effet, si on établit le rapport entre les ailes et le poids de l’insecte, il nous démontre que voler lui est impossible.
Mais, le bourdon l’ignore c’est pourquoi il vole !! (Igor SYKORSKY). Cette photo est affichée à la NASA (excusez du peu) avec en sous-titre « cela signifie que nous pouvons si nous le voulons, quoiqu’il arrive »
Nous, humains, éprouvons des difficultés à penser qu’il y a mieux que nous sur la planète. Pourtant notre existence n’est que de quelques milliers d’années en comparaison avec ce petit être d’environ 110 milligrammes doté de supers pouvoirs.
Leur caractéristique la plus déconcertante est certainement leur développement. Le gros de la troupe est nourri avec une bouillie de nourrissement composée de miel, eau, pollen lui permettant une espérance de vie de 40 jours pour l’ouvrière et une saison pour le faux bourdon (appelé ainsi pour éviter la confusion avec celui sur la photo qui est un Bombus Terrestris colonie d’abeilles où sont présents mâles, ouvrières et reine mais trop petites en nombre, ne permettant pas une domestication)



Le troisième composant de la colonie, la reine, est nourrie exclusivement, depuis sa création à la « Gelée royale » (sécrétion produite par certaines abeilles à un moment donné de leur développement). Ce simple fait d’avoir une nourriture différente lui conférera la possibilité de vivre 5 ans soit 40 fois plus qu’une abeille.
Cette considération, rapportée à l’échelle humaine, en privilégiant une nourriture spéciale, conclut que certains individus pourraient voir leur espérance de vie atteindre les 3200 ans !! A l’heure actuelle, aucun scientifique n’arrive à donner une explication à ce phénomène.

Néanmoins, la cupidité de l’homme s’en est emparé, ventant un élixir de jeunesse dont tous les composants ne sont même pas identifiés.
Voilà une partie infime des « pouvoirs » de ces insectes qui restent craints car ils piquent mais, ô combien utiles dans notre vie.
Une célèbre phrase attribuée à tort à Albert EINSTEIN dit : « Si l’abeille meurt, il reste 4 ans de vie à l’humanité » en effet, cet insecte pollinise 85% de ce qui nous est utile, le reste étant fécondé par les oiseaux, les papillons et aléatoirement le vent.
Certaines contrées où l’abeille a disparu la pollinisation se fait manuellement… une ruche représente de 30 à 80 000 ouvrières ! On a vite fait le ratio !
Comment un simple cliché peut provoquer une abondance de pensées.
A bientôt…
Gérard, mars 2025
17 Février 2025
D’hyménoptères en mellifères Gérard nous promène de ruche en ruche, dictionnaire à la
main, et nous invite à partager ses grandes connaissances de ces insectes volants qu’il se
plait à identifier.
Vous connaissez ma passion pour le genre Apis.
D’où l’intérêt pour cette nouvelle : « l’abeille
géante APIS LABORIOSA a été remarquée dans les environs de Chiangmai » Habituée à son
habitat en Chine, au Bhutan, puis au Vietnam, elle semble descendre en latitude et s’établir
au pays du sourire.

Cela porterait à 4 le genre d’abeilles mellifères dans ce pays (apis LABORIOSA, apis
DORSATA, Apis MELLIFERA, Apis FLOREA) seule la 3 ème est « domesticable » dans le sens où
on lui fourni un domicile du grec ‘’domestos’’ non dans le sens d’obéissance à l’humain.

Apis LABORIOSA

Apis DORSATA

Apis MELLIFERA

Apis FLOREA
Problèmes à terme, envahir un espace inoccupé jusqu’alors par cette espèce va créer une
compétition, une concurrence avec les autres hyménoptères et un risque qu’une ou
plusieurs espèces disparaissent.
Certes nous n’en sommes pas là mais le dérèglement climatique engendre des effets que
l’homme aura bien du mal à contrôler voire empêcher.

Petite anecdote sur cet insecte nouvellement apparu en Thaïlande, il est friand de
rhododendrons fleur qui donne un miel de couleur rouge aux effets aphrodisiaques…encore
faut-il avoir quantité de cette plante, une seule abeille butinant 6000 fleurs par jour environ.

Les rayons actuellement vendus sur les marchés sont le travail de Apis FLOREA ou abeille naine. Problème, à chaque fois on détruit une colonie car on récupère non seulement le miel mais également le couvain qui n’est ni plus ni moins que les cellules de larves, futures abeilles ouvrières...pas de descendance, pas de nouvelle colonie. Les deux autres races ne font également qu’un seul rayon. Seule MELLIFERA ou MELLIFICA produit 8 rayons et se laisse embrigader.
Bon dimanche. Mangez du miel.
07 Février 2025
Un jour de l’an 2012, en France, du côté de Ribeauvillé en Alsace, un apiculteur a découvert
dans ses ruches du miel de couleur bleu et vert.
Ce phénomène a amené des spécialistes à enquêter.
On a pu ainsi découvrir que les
hyménoptères allaient butiner les résidus d’une fabrique de bonbons.
En effet, l’abeille se nourrit en partie de sucre qu’elle récolte sur les fleurs et les arbres sous
la forme de nectar.
Mais, une source sucrée autre l’attirera également. (voir avec vos
mamans ou épouses lorsqu’elles préparent des gâteaux en été, fenêtres ouvertes).
Des mesures ont été prises pour couper l’accès des insectes a ces sources sucrées, faisant
cesser le phénomène. Cet épisode insolite rappelle la nécessité de surveiller nos interactions
entre nos activités humaines et la nature.

En cas de disette dans un rucher, les apiculteurs, redoutant de voir périr leurs colonies, font usage de sirop sucré et de pâte protéinée pour maintenir en vie les abeilles. C’est une pratique tout à fait normale et autorisée. Il convient toutefois de se renseigner sur l’honnêteté de l’artisan qui fera l’usage de succédanés hors période de récoltes. Un bel exemple de la manière dont les abeilles si précieuses pour notre écosystème, peuvent aussi nous alerter sur les effets de notre mode de vie.


Dans les prochains articles, nous vous donnerons quelques moyens de différencier le vrai
miel des contrefaçons. Néanmoins, la grande majorité des apiculteurs Français travaillent
correctement et il existe aussi des contrôles. Évitez l’exotisme, le miel est le fruit d’un travail
d’abeilles et d’apiculteurs, il représente un labeur et a donc un coût qui sera déjà un critère
de sélection.
La France a une culture apicole, de vrais professionnels, d’excellents amateurs et des miels
de très grande qualité.
Achetez français.