L'écoute


 L’hymne national thaïlandais, appelé “Phleng Chat Thai”


 Le compositeur de la musique de l’hymne national thaïlandais est Phra Chenduriyang (พระเจนดุริยางค์), également connu sous son nom occidental Peter Feit. 

Phra Chenduriyang est un musicien d’origine germano-thaïlandaise, né en 1883, et il fut l’un des pionniers de la musique occidentale en Thaïlande. Il composa la mélodie en 1932. 

Le texte original a été rédigé en 1932 par Khun Wichitmatra (ขุนวิจิตรมาตรา), un écrivain et fonctionnaire important. Cependant, les paroles ont été modifiées peu de temps après. La version actuelle du texte date de 1939 et a été écrite par Luang Saranupraphan (หลวงสารานุประพันธ์). Cette nouvelle version a été adoptée pour refléter l’évolution de l’identité nationale après que le nom du pays soit passé de Siam à Thaïlande la même année. 

L’hymne est un symbole patriotique puissant, axé sur l’unité nationale, l’indépendance et la paix, tout en exprimant une détermination farouche à défendre la nation. 

Texte original en thaï : ประเทศไทยรวมเลือดเนื้อชาติเชื้อไทย เป็นประชารัฐ ไผทของไทยทุกส่วน อยู่ดำรงคงไว้ได้ทั้งมวล ด้วยไทยล้วนหมายรักสามัคคี ไทยนี้รักสงบ แต่ถึงรบไม่ขลาด เอกราชจะไม่ให้ใครข่มขี่ สละเลือดทุกหยาดเป็นชาติพลี เถลิงประเทศชาติไทยทวีมีชัย ชโย 

Texte traduit en français : La Thaïlande est unie de sang et d’âme thaïs, C’est une nation du peuple, appartenant à tous les Thaïs. Elle continue d’exister et de prospérer, Grâce à l’amour et à l’unité de tous les Thaïs. Les Thaïs aiment la paix, mais ne fuient pas la guerre, Ils ne laisseront personne menacer leur indépendance. Ils sont prêts à verser chaque goutte de leur sang pour la patrie, Pour glorifier et faire triompher la nation thaïlandaise. Victoire !

  Focus sur un virtuose thaïlandais : Nat Yontararak


 
Aujourd’hui, nous vous présentons un grand nom de la scène musicale classique thaïlandaise : Nat Yontararak, pianiste, compositeur et pédagogue de renom. Né à Bangkok, Nat a étudié au Bangkok Christian College.

Il commence le piano à l’âge de 9 ans sous la direction de Pantipa Treepoonpol. À seulement 16 ans, il remporte le premier prix du tout premier Siam Music Festival en 1971.
Bien qu’il ait obtenu son diplôme universitaire en architecture à l’université de Chulalongkorn, sa passion pour la musique l’a conduit à poursuivre des études supérieures en musique au Goldsmiths College de Londres, puis à l’Université de Reading, grâce à une bourse du British Council et à une aide de la princesse Sudasiri Sobha.



De retour en Thaïlande en 1983, il fonde son propre studio et une école de musique à Bangkok. Il y enseigne, compose et se produit régulièrement en concert, tant en Thaïlande qu’à l’international.
Parmi ses œuvres majeures figure la sonate pour piano “Glory to Our Great Kings”, présentée aux Nations Unies en 1995 à l’occasion de la 50e session de l’Assemblée générale. En 2006, il est récompensé par le Prix Silpathorn, une distinction prestigieuse pour les artistes contemporains thaïlandais.
Côté vie personnelle, Nat Yontararak est marié à Wongdeaun Indharavud, actrice reconnue des années 1970. Elle est aussi l’arrière-petite-fille de Chao Keo Naovarat, dernier roi de Chiang Mai. Nat est par ailleurs l’oncle de Nicha Yontararak, plus connue sous le nom de Minnie, membre du groupe de K-pop (G)I-DLE.
Un parcours inspirant pour ce musicien à la croisée des traditions thaïlandaises et de l’excellence musicale internationale.

 Pierre Boulez 1925 / 2016 né il y a 100 ans.


 Le ministère de la Culture française ayant décrété 2025, « année Boulez », profitons-en pour faire plus ample connaissance avec cette figure majeure.

Pour une grande partie du public, ses œuvres riment avec dissonance et musique moderne inécoutable. 
Et pourtant ! Il suffit de se rendre dans une salle de concert pour écouter "Réponse", par exemple, pour comprendre et apprécier une complexité de son et d'atmosphère.

L'écriture savante est le produit de son époque et s'inscrit assurément dans l'Histoire de la musique classique après l'École de Vienne et les Schoenberg, Berg et Webern. 

Comme Lully en son temps, l'homme aura été un savant politique capable de se faire entendre pour bouger les lignes. Grâce à sa pugnacité, la Philharmonie de Paris a été bâtie et de nombreux festivals organisés.

Pierre Boulez était également un chef d’orchestre qui a dépoussiéré l’approche parfois empesée de compositeurs comme Wagner. Chacun a en mémoire ce fameux Ring à Bayreuth et les productions d’un binôme de théâtre, le génial Patrice Chéreau.

  • Boulez, compositeur d'une œuvre en constante évolution
 Souvent méconnue du grand public, car perçue comme difficile d'accès, la musique de Boulez jouit pourtant d'une aura indescriptible auprès de mélomanes et musiciens, surtout des nouvelles générations. 

Née dans l'immédiat après-guerre, elle s'inscrit dans les mouvements sériels et post-sériels : construite sur une succession (stable) de sons appelée série, cette musique avait permis de sortir du carcan de l'harmonie tonale et ouvrir le champ à l'atonalité. 

Anton Bruckner Ansfelden
(Haute Autriche) 

4 sept. 1824 – Vienne 11 oct. 1896

En cette année 2024 le monde musical célèbre le bicentenaire de la naissance d’Anton Bruckner compositeur autrichien de la période romantique. En fait il n’a pas vraiment disparu car c’est le privilège de ces génies créateurs que de perdurer dans le quotidien des artistes. 
L’œuvre de Bruckner est célèbre essentiellement pour ses 9 symphonies, énormes édifices musicaux, dont les critiques s’accordent pour souligner les ‘’ineffables langueurs’’ qui exhalent un parfum d’éternité. Bruckner nourrissait une admiration profonde pour Richard Wagner auquel il dédia le sublime adagio de sa 7ème symphonie alors qu’il apprend la mort du grand maître. 
Le critique Duncan Chisholm relève un thème solennel aux cuivres qui crée un sentiment de dignité endeuillée. Le très respecté chef d’orchestre Sergiu Celibidache quant à lui évoquait la 8ème symphonie comme le ‘’couronnement de l’art symphonique’’.

  • 9 symphonies (la neuvième inachevée)
  • 7 messes
  • Un grandiose Te Deum (Karajan – Wiener Philarmoniker 1978)
  • 5 psaumes
  • Un quintette à cordes
  • Pièces d’orgue et de piano

Le cor des Alpes Suisse

Pour la plupart des gens, le cor des Alpes est indissociable de la Suisse. Pourtant, cet instrument n’est pas d’origine suisse, tout comme d’ailleurs la plupart des instruments typiques du folklore helvétique.
À la recherche de l’«authentique» instrument de musique suisse.

Pour la plupart des gens, le cor des Alpes est indissociable de la Suisse. Pourtant, cet instrument n’est pas d’origine suisse, tout comme d’ailleurs la plupart des instruments typiques du folklore helvétique. 
Le cor des Alpes est un objet emblématique de l’image de la Suisse à l’étranger, tout comme l’horloge à coucou, mais l’un pas plus que l’autre n’est authentiquement Suisse. «L’histoire du cor des Alpes est longue et son origine difficile à établir», souligne l’École de musique de Lausanne (EML). «L’instrument a certainement été inspiré des cornes ou des trompes arrivées d’Asie centrale en Europe avec les troupeaux de bergers nomades». 


Des steppes de l’Asie centrale aux montagnes suisses, le chemin est très long. Dès lors, comment expliquer que le cor soit devenu si cher au cœur des Suissesses et des Suisses? Cet instrument servait autrefois de moyen de communication dans les vallées des pays alpins, par exemple pour sonner l’alerte ou appeler la population à l’église. Or c’est cette image d’Épinal qui a fait son succès. Le cor des Alpes a eu la chance de coller parfaitement à l’image de «peuple de bergers» que la Suisse a voulu se donner à l’époque du romantisme. 
 «Le cor des Alpes a pratiquement été réduit au silence en tant qu’instrument des vachers», rappelle Suisse Tourisme. «Ce n’est qu’avec le romantisme au 19e siècle, le renouveau du folklore et le développement du tourisme qu’il a connu une véritable renaissance – et est même devenu un symbole national». Quels autres instruments emblématiques du folklore suisse sont en réalité des adaptations locales d’instruments venus de l’extérieur ? Un instrument de musique authentiquement suisse existe-il vraiment ? 
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